MUSIC / Grünt, le haut-parleur de la relève du Rap français

Les réseaux sociaux ont au moins ça de bon, de permettre à l'information (de bonne ou mauvaise qualité) de se propager et ainsi, parfois, de me faire découvrir des choses intéressantes. Donc c'est via un relais sur FB que j'ai découvert Grünt.

Derrière se blase guttural, Jean Morel et son partner Quentin Coulon, bloggeurs émérites et fan de "bon" Hip-Hop, pousser par la simple envie (qui anime aussi SFK) de partager ce qu'ils aiment et qu'ils ne voient que très peu représenter sur les mass media, se décident en 2011 à passer la seconde en repensant la manière de partager encore mieux leur passion pour un Hip-Hop sourcier : Grünt was born ! Un melting pot qui allie radio, vidéos, posts de tracks et articles détaillés.

Avec plus de 30 000 VU dés la la 1ère émission, une collaboration avec Radio NOVA, il est clair que le concept et l’esprit « faire kiffer un maximum de gens. Du fun, du bon son, et le tout fait à l’arrache » ont séduit les djeuns mais aussi les anciens (j’en suis la preuve).

Je suis vraiment content d’avoir vécu l’âge d’Or du Hip-Hop français, d’avoir écouté les Sages Po, La Cliqua, Time Bomb, NTM, IAM, Idéal J et tant d’autres qui ont gravés leurs rimes sur sillons, fait exploser leurs flows aux micros de Radio Star, (déjà) Radio NOVA ou Génération 88.2 (quand la plage de diffusion ne démarrait qu'à 18h #backinthedays).

Les années 2000 et la prise de position de Skyrock sur ce courant (lucratif lorsqu’on doit diffuser 40% d’artistes français), ont sclérosé le rap aux yeux des néophytes et d’une génération, en n’en promotionnant qu’une couleur. Rap Hardcore OK; mais celui-ci a tourné en boucle, jusqu’à devenir du « rap de cailleras qui parle aux cailleras » alors que dans l’underground, d’autres sonorités hip-hop continuaient de s’exprimer, mais avec la (fausse) étiquette « Oldschool ».

Si Oldshcool, c’est de connaître la culture Hip-hop et la respecter alors heureusement une jeune génération mais aussi d’anciens guerriers, qui n’ont jamais déviés de leurs valeurs, ont persisté et aujourd’hui commencent à gagner en visibilité.

Des initiatives comme celle de Grünt, rappelant aux plus anciens, le show « Quoi de neuf » de Zoxea à la fin des années 90, permettent de dévoiler la jeune garde du renouveau du Hip-hop français en tout simplicité : un mciro, des instrus et des MC talentueux.

Ayant participé à l'émergence du End of The Weak en France en 2004, j'ai toujours su qu'il existait une alternative à la vibe sur-ghettoisée qui régnait sur les ondes (Artik, Warlock, Aladoum je vous vois !) et donc forcément content du nouveau souffle qui s'empare de ce mouvement (Allez donc écouter ma petite sélection : ICI).

Bravo à l'équipe de Grünt qui participe à redorer le blason du Rap français dans un esprit "Peace, Love & Having Fun".

Grünt #1 Feat. Keroué (Fixpen Sill), Nekfeu, Lomepal, James Legalize